Après cette première nuit mouvementée, on m'explique petit à petit, le diabète, de type 1, l'arrêt du pancréas, à vie, les fonctions de l'insuline, la glycémie, les dextros, l'acétone... mais aussi les maladies plus ou moins graves liées au diabète et les risques si nous ne sommes pas rigoureux. Je comprends la gravité, mais pas encore la vie que nous aurons.
Le troizième jour nous changeons d'hôpital, pour un suivi spécifique dans le diabète des enfants. Et là, tout s'accélère, nous y passerons 15 jours, nous apprenons l'insulinothérapie, comment faire des injections, comment calculer les glucides des alilments, comment gérer les hypo (peu de sucre dans le sang), éviter les malaises, savoir faire la piqûre d'urgence avec le fameux Glucagen (une piqûre qu'il faut toujours avoir sur soi, une piqûre qui fait surtout peur au départ, l'angoisse d'avoir à s'en servir, de piquer son enfant s'il ne se réveille pas..), gérer les hyper (trop de sucre dans le sang), contrôler l'acétone qui provoque maux de tête, vomissement et coma dans les pires cas.
Chaque jour, on en apprend un peu plus, je note tout, je suis le rythme de l'hôpital, les repas, les contrôles de glycémie, les injections d'insuline, les RDV avec le nutritioniste, le docteur, le diabéto... Un vrai zombie, incapable d'exprimer mes émotions, tout va bien, pas de problème.
Toutes les 2h, les infirmières viennent contrôler la glycémie de mon fils, même la nuit.
Après 3 semaines, où ma vie s'est arrêtée, où je ne suis pas sortie de cet hôpital, on m'explique qu'il est temps de rentrer, d'appliquer ce qu'on nous a appris, à la maison.
("Quoi ? Non ? je ne suis pas prête, je ne veux pas sortir d'ici, je ne me sens pas capable, j'ai peur !")
Il est normalement prévu un rendez-vous avec un psy, pour les parents et pour l'enfant avant de sortir, mais on m'explique qu'il n'y a pas de créneau, que j'ai l'air d'aller bien, qu'il n'y a aucun problème...
J'ai envie de pleurer, d'hurler mais pour mon fils je garde le sourire et fais comme si de rien n'était.
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